Durant le temps de l’Avent, à l’aube du jour naissant, l’Église catholique propose des moments de prière dits rorate. Célébrées à la lueur des bougies, ces liturgies matinales font des chrétiens des « guetteurs d’aurore » qui attendent dans l’espérance l’avènement du Messie promis, le Christ.
Notre vie manque souvent d’une dimension essentielle : l’intériorité. Nous vivons à la va-vite, surtout dans cette période de Noël. Et souvent, ce bonheur de l’attente de la naissance de Jésus que nous devrions sentir, n’a pas le temps nécessaire de pénétrer jusqu’à notre cœur. Nous oublions d’écouter la vie avec un peu de profondeur… cette intériorité. Même le silence est souvent difficile à retrouver au milieu de nos mille occupations ! Et comment peut-on donc apprécier la vie intérieure, la méditation ou la recherche de Dieu ?
Cette année durant le temps de l’Avent, notre
« RORATE cæli desuper, et nubes pluant Justum »
En français : « Cieux, répandez votre rosée, et que les nuées fassent pleuvoir le Juste » tirée du Livre d’Isaïe (45, 8).
« Cieux, faites venir le Juste comme une rosée. Qu’il descende des nuées comme une pluie bienfaisante : Que la terre s’entrouvre et donne naissance au Sauveur »
Cette prière exprime merveilleusement l’attente de l’Avènement de Jésus, et elle est chantée « à l’aube » du jour naissant à la lueur des bougies, faisant de nous des « guetteurs d’aurore » qui attendent dans l’espérance. Chacun, chacune reçoit un petit lumignon allumé par le prêtre, et nous comprenons par ce geste que seul le Christ est la vraie lumière. Aucune lumière artificielle ne peut éclairer nos âmes….
Il faut vivre ces moments pour comprendre ce qu’il se passe en nous en rentrant dans la chapelle… On est saisi par une certaine émotion, une sensation de bien être, doucement poussé dans notre intériorité, et en rentrant dans le noir qui nous extrait du monde… « Nous sommes au cœur du mystère ».